Vous connaissez sûrement ce sentiment quand vous vous disputez avec quelqu’un : Comment se peut-il que l’autre personne ne comprenne pas qu’elle a manifestement tort ? Parce que notre contrepartie a probablement exactement la même chose dans sa tête. Deux fronts se heurtent et rien ne bouge.
Il est difficile d’admettre ses propres erreurs, et c’est pourquoi les cavaliers* et les éléphants* aiment les ignorer. Quand quelqu’un nous dit que nous avons fait quelque chose de mal, l’éléphant surgit immédiatement et prétend que c’est une chose impossible. Cette réaction défensive intuitive est ensuite renforcée par le cavalier : il trouve les bons arguments pour soutenir ce point de vue et néglige tous les facteurs qui pourraient s’y opposer.
Cette perception déformée fait qu’il est si difficile de sortir des conflits. Chacun de nous suppose toujours qu’il fait partie des bons et qu’il a toujours raison.
Un exemple de cela est l’éternelle querelle entre cohabitants, colocataires et familles pour savoir qui fait la plupart des travaux ménagers. L’un pense, par exemple, » qu’il cuisine presque toujours », et « l’autre est contrarié qu’il soit toujours obligé de nettoyer ». Les deux ne valoriseront pas la contribution de l’autre, mais mettront en avant des arguments tels que
« cuisiner, c’est amusant, ce n’est pas du tout du travail domestique « .
Tout le monde connaît cet argument et nous savons tous aussi à quel point il suscite la mauvaise humeur de part et d’autre. Puis la bonne ambiance de la maison se gâte rapidement et de « je dois tout faire seul » à « les autres me traitent injustement parce qu’ils ne m’aiment pas », arrivent rapidement à notre réflexion. En un rien de temps, cela devient un vrai problème interpersonnel.
Il est en fait assez facile de briser le « cycle de la répartition mutuelle des responsabilités ». Tout ce que nous avons à faire, c’est d’essayer de reconnaître nos propres erreurs et de remettre en perspective la perception déformée des faits. Par le principe de réciprocité, l’autre admettra aussi ses propres erreurs. Sur cette base, nous pouvons présenter des excuses honnêtes et résoudre le conflit.
*pour rappel – Le cavalier représente les processus contrôlés et conscients et l’éléphant représente tous les processus automatiques.
Source: Jonathan Haidts -The Happiness Hypothesis